Arcades de l'abbaye de Villers-la-Ville

Le passage étroit sous les arcades de la pharmacie, régulièrement heurtées et endommagées par des camions, avait rendu nécessaire une intervention pour renforcer la stabilité du bâtiment face à de tels incidents. Les arcades en pierre, situées au niveau de la rue, ont été restaurées selon les principes rigoureux de l'anastylose, garantissant leur authenticité. Afin de sécuriser la structure supérieure, un voile en béton armé a été ajouté discrètement pour renforcer la stabilité générale de l'édifice et assurer la sécurité des passants. Le rez-de-chaussée, conçu pour fonctionner comme les piles fusibles d’un pont, absorbe ainsi les éventuels chocs sans compromettre l'intégrité de l'ensemble.
La restitution de la façade en enduit traditionnel a été soigneusement réalisée, avec une documentation précise permettant de reproduire fidèlement l’apparence d’origine. La valeur patrimoniale de cette intervention réside dans la préservation de la forme et de l’esthétique du XVII°, conformément aux principes établis par la Charte de Nara de 1994, qui privilégie l’authenticité de l’apparence sur celle des matériaux. Cette restitution à l’identique invite ainsi l’observateur à imaginer l’ensemble de l’abbaye autrefois enduite, une vision qui a souvent déconcerté les visiteurs, troublant la perception romantique de l’édifice en ruine.